Histoire du Swiss Open

Développement du tennis fauteuil et naissance du tournoi en Suisse

Le tennis fauteuil a été créé par Brad Parks aux Etats-Unis, où il est pratiqué depuis les années 1970. Il a été importé en France dans les années 80 par Jean-Pierre Limborg et Pierre Fusade, qui structura le tennis au sein de la Fédération Handisport. Le tennis fauteuil suit les règles de la Fédération Internationale de Tennis (ITF), les dimensions du terrain et la hauteur du filet sont les mêmes qu’au tennis traditionnel. Les règles sont les mêmes que celles du tennis pratiqué par les valides, à une exception près : les joueurs de tennis fauteuil peuvent laisser la balle rebondir deux fois avant de la renvoyer ; le deuxième rebond pouvant être à l’extérieur des limites du terrain. On peut jouer au tennis fauteuil en simple, en double ou en double mixte.
Le tennis fauteuil a été introduit à Genève en 1984. Les premiers cours ont été donnés par deux physiothérapeutes dans la salle de gymnastique de l’hôpital Beau-Séjour, pas du tout adaptée aux dimensions d’un terrain de tennis… Par la suite, des professeurs de tennis intéressés par cette nouvelle discipline apportèrent leur expérience en organisant les entraînements dans des clubs de tennis. Afin de profiter des conseils de joueurs expérimentés, Handisport Genève invita deux joueurs français lors d’un « Stage Amitié » de trois jours à Super Nendaz, où chaque participant a été gracieusement invité par le directeur d’un hôtel de la place. Les participants au stage avaient proposé à 2 ou 3 joueurs qui s’entraînaient à Bienne et à Gruyère de se joindre à leur groupe. Ce stage marqua le début du tennis fauteuil en Suisse.
Les joueurs français ayant pris part à ce « Stage Amitié » convièrent les autres participants au tournoi qu’ils organisaient à Strasbourg, ce qui permit à tous de rencontrer d’autres joueurs français, qui à leur tour, les invitèrent à leur tournoi. Les joueurs suisses profitèrent ainsi des nombreuses compétitions organisées en France et en Europe pour affronter de nouveaux adversaires et développer leurs compétences.
Afin de donner un nouvel élan à ce sport encore méconnu du grand public, et à la demande des joueurs français, la section Handisport Genève organisa en 1988 le premier Swiss Open de tennis fauteuil, qui se déroula durant une semaine au Centre Sportif du Bois-des-Frères. Dans le but d’attirer les meilleurs joueurs européens et intéresser le public genevois, les organisateurs invitèrent deux joueurs américains et un joueur australien classés dans le « top ten » mondial. Ce tournoi, qui vit s’affronter près d’une centaine de joueurs internationaux pour sa première édition, attira un nombreux public grâce aux quotidiens genevois et lémaniques qui lui firent une large place dans leurs colonnes tout au long de la semaine. Presque 30 ans plus tard, ce tournoi est classé parmi les meilleurs du monde et attire toujours les meilleures raquettes de la planète durant une semaine au Centre Sportif du Bois-des-Frères.
Dès la première édition, le service des sports de la Ville de Genève a gracieusement mis à la disposition des organisateurs le personnel et les installations du Centre Sportif du Bois-des-Frères ; la Ville de Vernier a également apporté son soutien. Ce centre sportif n’a pas été choisi au hasard mais en raison de sa totale accessibilité aux personnes en fauteuil roulant.
L’Association Suisse des Paraplégiques (ASP) a très rapidement pris le relais pour développer ce sport au niveau national en créant une commission technique destinée à structurer cette nouvelle discipline. Actuellement ce ne sont pas moins de 100 joueuses et joueurs licenciés qui participent à la douzaine de tournois organisés annuellement dans notre pays. Le nombre de personnes jouant en Suisse est certainement plus élevé car de nombreux joueurs pratiquent le tennis dans le cadre d’une activité de loisirs.
L’Association Suisse des Paraplégiques organise également des stages de tennis en Suisse et a pour mission de sélectionner les joueurs faisant partie du cadre national qui défendront les couleurs helvétiques à l’étranger.